Google va retarder de deux ans le retrait des outils de surveillance de son navigateur Chrome

Logo navigateur Chrome
Caméra de surveillance spyware publicitaire
Juillet 2021

Google a décidé de retarder de deux ans la suppression des techniques de traçage actuellement intégrées à son navigateur Chrome, techniques utilisées pour l'optimisation des publicités, au prétexte que l'entreprise a besoin de davantage de temps pour mettre au point un système alternatif.

Le géant de la Big Tech se donne donc deux ans supplémentaires pour abandonner l'usage de ce que l'on appelle les cookies tiers, soit des traceurs accessibles par différents sites web, complices, lors que le cookie classique n'est accessible qu'au nom de domaine qui l'a déposé.

Il est normal que le site lambda.net sache que vous le visitez pour la 3e fois et que vous y effectuez votre deuxième achat. Il est bien plus surprenant que le site beta.com puisse avoir accès à ces informations ! Il s'agit d'une possibilité délibérément mise en oeuvre par Chrome.

Ces cookies tiers, analysés en temps réel, permettent de collecter des informations sur vos habitudes de visite (sites, horaires, fréquences, etc.) par le biais de ce que l'on pourrait qualifier d'espions, à savoir des boutons liés à des réseaux sociaux ou d'une manière générale, des applications tierces (affichage de la météo, de la Bourse, etc.) présents sur le site que vous visitez. Cela permet à Google d'optimiser les publicités afin de mieux cibler l'internaute, au détriment par ailleurs de régies qui ne bénéficient pas de ce partage d'informations.

Google s'était donc engagé à mettre un terme technique à ces intrusions, mais dans le monde de la publicité en ligne, la nouvelle inquiète car c'est un certain écosystème qui se trouverait bouleversé, l'usage du cookie tiers s'étant généralisé chez les grands acteurs du secteur.

Google annonce donc pour fin 2022 une version test de Chrome réservée aux développeurs, sans cookie tiers, et qui permettra aux régies publicitaires de tester de nouveaux outils censé être plus respectueux de la vie privée des internautes et de se mettre en conformité avec les directives de l'Union européenne actuellement en vigueur d'ici 2023.

On peut donc conseiller aux entreprises utilisant les régies publicitaires Adwords ou Facebook, entre autres, d'anticiper des changements dans la planification de campagnes publicitaires en ligne : elles devront sans doute tenir compte des frais d'adaptation du site web lui-même, de possibles mutations des outils d'analyse et prévoir des turbulences budgétaires, à la baisse comme à la hausse, en fonction des techniques utilisées.


< Retours aux articles